Les Guerres Légumières – La Genèse par Berko

Les Guerres Légumières

Voilà bien longtemps déjà que l’histoire de Les Guerres Légumières me trotte dans la tête. Si elle est, tout à la fois, un condensé de mes goûts, obsessions et souvenirs d’enfance, elle naquit lointainement, telle une révélation, à la vision d’une carte postale illustrée mettant en scène un lapin se jetant sur une carotte surprise et effrayée par tant d’ardeurs affamées.

Mais ce n’est que quelques années plus tard, au printemps 2010, que les premiers mots de ce récit furent couchés sur le papier. Même si cette histoire prenait initialement la forme d’un conte, le protagoniste principal de cette aventure, le lieutenant d’infanterie Paul d’Estremont, évoluait déjà dans un contexte guerrier rappelant le premier conflit mondial, et mettait en scène le tragique affrontement entre le Royaume Herbivore et l’Empire Végétal. Il me fallut attendre l’été 2012 et mes discussions passionnées avec Dani, pour qu’une évidence s’impose à moi, à nous. L’histoire de Les Guerres Légumières devait être racontée en bandes dessinées.

L’image allait épouser le récit, lui donner cette puissance narrative et cette incarnation visuelle.
Ce ne fut point chose aisée. Oui, le contexte de la IIIème République et les ambiances du roman populaire, avec son lot d’éventreurs, de savants fous et autres sociétés secrètes étranges, accompagnent mon quotidien de scénariste du jeu de rôle, Maléfices, depuis 1986. Mais parvenir à retranscrire le monde de Les Guerres Légumières à l’intérieur de cases et de bulles de dialogue ne fut pas une mince affaire, surtout quand vous avez comme intime référence La Bête Est Morte, de Calvo, lue et relue depuis l’enfance.

Plus notre travail progressait et plus il nous est apparu que les thématiques alimentaires et géopolitiques évoquées dans Les Guerres Légumières faisaient écho à des préoccupations sociétales actuelles. Nous tenions à en nourrir notre bande dessinée et à creuser encore davantage le récit afin que, comme nous, cela déchaîne en vous et entre vous, enthousiasme, jubilation et discussions enflammées !

Et enfin, comment ne pas remonter à l’origine et ne pas faire le lien avec le travail de mon père, Michel Gaudo, créateur de Maléfices, scénariste des bandes dessinées Charitas, tragique justicier bravant tous les dangers dans ce Paris mystérieux de la Belle Époque, qui faisait aussi vivre, en son temps et à un autre Paul d’Estremont, l’enfer des tranchées. Ce premier album des Guerres Légumières, quatrième version d’un projet longtemps mûri et chéri, lui est évidemment dédié.

Berko

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